Acanthosis nigricans et hirsutisme : intérêt du bilan étiologique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic de l’acanthosis nigricans (AN) est clinique. L’association à un hirsutisme impose un bilan étiologique systématique. L’objectif de ce travail était de déterminer la fréquence de l’association de l’AN à un hirsutisme et d’établir l’intérêt du diagnostic étiologique pour optimiser la prise en charge thérapeutique.
Matériel et méthodes |
C’est une étude prospective durant deux ans (2017–2018). Nous avons inclus les patientes présentant un AN associé à un hirsutisme. Toutes les patientes ont bénéficié d’un interrogatoire, un examen clinique complet, un bilan métabolique et hormonal avec une échographie pelvienne.
Résultats |
Il s’agissait de 16 femmes ayant un AN associé à un hirsutisme soit 26 % des femmes hirsutes (0,4 % des motifs de consultation en dermatologie). L’âge moyen de consultation était de 28,5 ans (extrêmes : 15–50). Le siège de l’AN était le cou (87,5 %), les aisselles (75 %), les plis inguinaux (31,5 %), sous- et inter-mammaires (25 %) et en péribuccal (6,25 %). L’obésité était présente dans 75 % des cas (IMC moyen=37kg/m2). L’hirsutisme était évalué par le score de Ferriman et Gallwey avec un score égal à 16 en moyenne (9–23). D’autres dermatoses étaient associées, molluscum pendulum (n=8), mélasma (n=2), pityriasis versicolor (n=3). L’exploration biologique montrait une hyperglycémie à jeun (2 cas), une hyperinsulinémie (3 cas) et une dyslipidémie (2 cas). Le bilan hormonal notait des taux de téstostéronémie, d’œstradiol et de 17 hydroxy progestérone, normaux dans tous les cas, une hyperprolactinémie dans 6 cas. L’échographie pelvienne montrait un aspect d’ovaires micro-polykystiques dans 11 cas. Le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) était retenu chez 14 patientes (87,5 %) selon les critères de Rotterdam ; un syndrome métabolique était objectivé dans 2 cas (12,5 %). Une activité sportive et un régime équilibré étaient indiqués dans tous les cas. Quatre patientes étaient traitées par metformine en association avec rétinoïde topique dans 2 cas (avec amélioration spectaculaire).
Discussion |
Notre série est concordante avec les données de la littérature par l’association fréquente de l’AN aux affections comportant une insulinorésistance mais elle est particulière par la fréquence très élevée de SOPK (87,5 %) avec un bilan hormonal rarement perturbé. Ceci implique le dépistage d’un SOPK par un bilan métabolique, hormonal et une échographie pelvienne de façon systématique surtout en présence des signes d’hyperandrogénie, comme l’hirsutisme dans notre étude.
Conclusion |
Le SOPK est l’un des désordres hormonaux féminins les plus communs. Ses composants multiples cutanés, reproductifs, métaboliques, néoplasiques et cardiovasculaires ont un impact majeur sur la santé publique, d’où la nécessité d’un dépistage et d’une prise en charge précoce à un âge jeune. Les signes cutanés dont l’AN et l’hirsutisme peuvent être des signes annonciateurs de ce syndrome.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acanthosis nigricans, Syndrome des ovaires polykystiques, Syndrome métabolique, Hirsutisme
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.472. |
Vol 146 - N° 12S
P. A288 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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